logique anglaise
la logique anglaise agit comme un programme, un logiciel de l'homme, qui peut être programmé sans en être conscient, elle est une mise en valeur du sujet (l'utile ne peut être rapporté qu'à l'individu et il ne connaît pas d'autre devoir que de tout rapporter à lui-même), mais aussi elle implique une déchirure en lui : il se réduit à cette relation instrumentale qui agit comme un conditionnement sélectif, et impose une conformité intérieure, une intériorisation du processus logique : elle est liée à un moralisme hypertrophié, qui assure la perte de l'affectivité vivante et spontanée. La logique anglaise confère une miraculeuse capacité économique, mais ferme le sujet à toute autre sollicitation, le réduit à une fonctionnalité parfaite : lui-même va se rendre aussi prévisible que ses actions.
(Michel Crouzet, Stendhal et le désenchantement du monde)
(Michel Crouzet, Stendhal et le désenchantement du monde)