lundi 29 septembre 2014

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infini
l'infini peut tout à fait être local (Kantor), caractériser un étant singulier 
il n'est pas seulement -comme l'espace de Newton- la propriété du lieu global de toute chose

artiste
entendez ici le mot artiste dans un sens très restreint et le mot homme du monde dans un sens très étendu
lorsque enfin je le trouvais, je vis tout d'abord que je n'avais pas affaire  précisément à un artiste, mais plutôt à un homme du monde
(le peintre de la vie moderne)


unité
l'histoire des peuples est l'histoire de la trahison de l'unité
(Artaud)



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Kurt Lewin, Principles of topological psychology, 1936, Mc Graw-Hill.


samedi 27 septembre 2014

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temps
fuite du temps

idée
ce que Platon appelle idée, nous ferions mieux de l'appeler "forme"






vendredi 26 septembre 2014

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histoire
l'histoire n'est rien d'autre que la continuation, dans le champ des relations humaines, d'un processus qui se déroule à tous les niveaux du monde organique
c'est un processus à travers lequel les organismes ou les personnes viennent au monde avec leurs formes et leurs capacités particulières et à travers lequel, par les activités qu'ils mènent dans un contexte environnemental précis, ils conditionnent le développement d'autres organismes ou d'autres personnes auxquels ils sont liés
ce processus ne cessent de se dérouler autour de nous, et jusque dans le déploiement historique de nos vies.

vie
la vie est le potentiel créatif d'un champ dynamique de relations au sein duquel des êtres spécifiques émergent et prennent certaines formes, chacune en relation aux autres
en ce sens, la vie n'est pas dans les organismes; ce sont plutôt les organismes qui sont dans la vie.

(Tim Ingold, Marcher avec les dragons, Par delà biologie et culture, zones sensible, 2013)






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individu
l'individu qui va naître sera forcément surprenant
si la croissance embryonnaire doit bien respecter un ordre, il n'en ait pas moins vrai que tout humain en gestation est à "la conquête de sa figure, de son volume et de sa forme" (Georges Canguilhem)

s'il est vrai qu'un organisme se forme en se transformant et non en se déroulant (topologie), il est nécessaire d'admettre que le transcendantal (kantien) est lui aussi doué d'une certaine transformabilité

qu'il n'a pas seulement un pouvoir formateur mais aussi bien celui d'être formé.

(Catherine Malabou, Avant demain - Epigénèse et rationalité, puf, 2014)






jeudi 18 septembre 2014

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imitation
un des plus forts liens de la société; c'est une espèce d'acquiescement mutuel, extrêmement flatteur pour tous, que chacun donne à autrui, sans contrainte pour lui-même. C'est sur l'imitation que la peinture et bien d'autres arts agréables ont placé l'un des principaux fondements de leur pouvoir.
ambition
satisfaction qui naît du projet de l'emporter sur ses semblables par quelque trait qu'ils estiment.
Cet orgueil ne s'aperçoit jamais mieux et n'agit jamais avec plus de force que lorsque, sans courir de danger, nous envisageons des effets terribles : l'esprit revendique alors toujours pour lui-même une part de la dignité et de l'importance des choses qu'il contemple.
sympathie
on doit considérer la sympathie comme une sorte de substitution, qui nous met à la place d'autrui et nous permet d'être affecté presque de la même manière.
C'est essentiellement d'après ce principe que la poésie, la peinture et les autres arts faits pour nous émouvoir, transmettent les passions d'un coeur à un autre, et peuvent souvent enter du délice sur le malheur, sur la misère et sur la mort même.

conservation
les passions qui ont pour objet la conservation de l'individu dépendent essentiellement de la douleur et du danger et sont les plus puissantes de toutes.
(Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, 1757)









mercredi 17 septembre 2014

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réalité
reality
Une certaine nouveauté doit entrer dans la composition de tout ce qui agit sur l'esprit. L'esprit humain se trouve souvent, et même la plupart du temps, dans un état exempt de douleur et de plaisir, un état d'indifférence.
Tout ce qui est propre à susciter d'une manière quelconque les idées de douleur et de danger, tout ce qui est d'une certaine manière terrible, tout ce qui traite d'objets terribles ou agit de façon analogue à la terreur, est source du sublime, donc capable de produire la plus forte émotion que l'esprit soit capable de ressentir.
Lorsque le danger ou la douleur serrent de trop près, ils ne peuvent donner aucun délice et sont simplement terribles; mais, à distance, et avec certaines modifications, ils peuvent être délicieux et ils le sont, comme nous en faisons journellement l'expérience.
Plus la Tragédie approche de la réalité et plus elle éloigne de nous toute idée de fiction, plus son pouvoir est parfait.
Mais quelque soit son pouvoir, il n'atteindra jamais celui de la réalité qu'elle représente.
(Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau, 1757)






vendredi 12 septembre 2014

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position
§509 : Mon corps occupe dans ce monde une position déterminée : il a un lieu, une époque, une situation.
§512 : Il est possible de savoir, d'après la position de mon corps dans ce monde, pourquoi je perçois telles choses plus obscurément, telles autres plus clairement, telles autres encore plus distinctement; autrement dit ma représentation se règle sur la position de mon corps dans ce monde.
(Alexander Gottlieb Baumgarten, Métaphysique (1739), ch I, psychologie empirique, section1 : l'existence de l'âme, l'Herne, 1988)


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mercredi 10 septembre 2014

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choses extérieures

la vue que nous avons spontanément de nous-même et qui est en quelque sorte toute infuse de cartésianisme tient que nous nous comportons ainsi que parce que nous avons décidé de nous comporter ainsi. Et que c’est l’effet d’un choix souverain.
pas du tout,  dit Spinoza : il y a un Scolie fulgurant de la proposition 35 de la partie 2 de l'Ethique qui dit la chose suivante : les hommes se trompent quand ils se croient libre; et cette opinion consiste en cela seul qu’ils ont conscience de leurs actions et sont ignorants des causes qui les déterminent. Donc nous sommes en permanence sous le coup de détermination et pour une large part sous une détermination par des choses extérieures. Alors quelles sont les choses extérieures qui nous déterminent ?
(extrait de la transcription de l’interview de Frédéric Lordon par L. Adler sur France Culture le 26/11/2013, les-crises.fr, 20 08 2014)




lundi 8 septembre 2014

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sommet
Dans un éditorial publié hier par le "Sunday Telegraph", James Brokenshire, ministre britannique de l'immigration, propose une solution pour sécuriser le port de Calais et empêcher les migrants d'atteindre l'Angleterre : « Demain [...], nous offrirons à nos partenaires français les clôtures utilisées cette semaine pour assurer la sécurité au sommet de l'Otan à Newport », confie-t-il. Des barrières hautes de trois mètres sur plus de 20 kilomètres de long.
(Nord Littoral, JP, publié le 7 septembre 2014)




vendredi 5 septembre 2014

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état de nature
il fallait sauver les banques, car les banques occupent une position telle dans la structure sociale du capitalisme et que leur chute généralisée, abattant non seulement tout le système du crédit mais surtout le système des paiements, et volatilisant toutes les encaisses monétaires du public, était vouée à entrainer dans l'abîme en moins de quelques jours la totalité de la production et des échanges - c'est-à-dire à nous ramener en l'équivalent économique de l'état de nature.
...
sans doute le capital comme groupe social s'adonne-t-il avec passion au jeu du capital comme logique générale, ce jeu même que Joseph Schumpeter avait célébré sous le nom de "destruction créative". Si les idéologues libéraux n'ont retenu que le second des deux mots pour nourrir leur apologétique, il est temps de leur rappeler le vrai sens, non tronqué, de l'expression complète, à savoir que le capital détruit autant qu'il crée - et même qu'il crée sans cesse sur ses propres ruines. Mais les capitalistes voudraient pouvoir se livrer tout entiers à leur passion "créatrices" sans qu'on vienne les ramener à ses conséquences destructrices, et vivre en paix leur désir de "faire" (c'est-à-dire d'exploiter).
(Frédéric Lordon, la gauche ne peut pas mourir, le Monde diplomatique, p 19, septembre 2014)




mardi 2 septembre 2014

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des gravures géométriques il y a 39.000 ans
La découverte de formes géométriques gravées dans une caverne à Gibraltar remontant à plus de 39.000 ans est le premier exemple d’art pariétal des Néandertaliens, suggérant selon les chercheurs que ces cousins disparus de l’homme moderne étaient aussi capables d’abstractions.
Il s’agit d’un motif gravé dans lequel des lignes horizontales et verticales formées de sillons profonds se croisent pour former un croisillon. Cette gravure a été mise au jour au fond de la grotte dans sa partie où son occupation est la plus ancienne. 
La grotte de Gorham a d’abord été occupée par les Néandertaliens depuis 67.000 ans. Ils ont été remplacés il y a environ 40.000 ans par des homos sapiens.
Cette découverte conforte ainsi l’hypothèse selon laquelle les expressions graphiques n’étaient pas le seul apanage de l’homme moderne et que certaines cultures néandertaliennes produisaient aussi des gravures abstraites et marquaient ainsi leur espace d’habitation.

 Selon une étude les derniers néandertaliens auraient disparu il y a 28.000 ans.

 (B.C. avec AFP, 20 minutes.fr, Créé le 02/09/2014 à 10h34 -- Mis à jour le 02/09/2014 à 12h46)



lundi 1 septembre 2014

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new world order

mm


j'ai vu les 2 saisons et utilisé quelques images sur spuminfo
j'apprécie l'art de faire admirer tous les défauts et faiblesses de la démocratie
face à la passion dévorante du moi pour le pouvoir
 tout ce qui va (?) avec
et avec Game of thrones tu verras qu'on a
un éloge des temps obscurs,
on dégage de l'espace vital à coups de hache
2 séries pour les gens avec un cerveau 
montrent comment l'utiliser
dans des temps post ou non démocratiques
et le sublime afférent à cet état des faits
on va tous partir se battre contre l'état islamique
ou s'allier avec Sarkozy pour prendre du pouvoir,
voilà des séries intelligentes.

an 1000

le monde n'est
pas, n'a jamais été


tel que communément et
quotidiennement il apparait.
Le monde, notre monde, celui
ou nous trempons journelle-
ment croit avoir une fois
pour toutes rejeté le
surnaturel, le merveilleux,
l'apocalypse dans la poésie
et dans la fable, il ne les
supporte plus au théatre, il
les pourchasse dans la poésie,
et dans les livres ; et pour
rien au monde il ne voudrait
savoir qu il en est seconde après
seconde menacé et
qu il en vit ... que seul
l'au delà, un au delà
infectieux, et putride
le maintient, lui
donne son cadre et sa
routine journalière,
une routine ou il est
bien convenu et


entendu partout, que l'apocalypse
entre autre n'existe pas,
qu'elle n'entre plus et en
tout cas qu elle n entrera
plus. L'apocalypse, la
subversion oculaire et
auriculaire des apparences,
la chute à pic de la surface
matérielle et corporelle,
objective et fondamentale
du perceptible et du
visible, du pondérable
et du concret... _
que les paves des rues se fondent
et glissent, que les murailles
s'effilochent, que les maisons
partent en fumées, que
le ciel tout à coup
s'ouvre et s'approfondisse
comme une immense caverne
voutée, voilà ce que ce monde
ne saurait supporter . _
et dont il ne croit plus que cela
soit possible, un jour, plus


tard, même dans cent mille
ans. Il a beaucoup redouté
l'an 1000 et l'an 1000 ne
s'est pas passé. _
Et l'apocalypse n est plus qu un
    vieux livre definitivement
inhabité, une arche de Noé
sans personne, et dont
              à l'heure qu'il est
personne ne saurait plus
s'épouvanter
que dirait il si on lui disait
que l'an 1000 a vraiment
existe, quoi que décrit dans
aucun livre,

                 et que la
vie fut très près d'y cesser . _
nous n en savons guere aujourd hui
que ce que l histoire a voulu
nous en dire.
Or l idée d ecrire l histoire
n est venue que d une volonté
unanime et bien combinée



de nous tromper ._
...

(Artaud, Cahier d'Ivry, n°236 - février 1947)