lundi 22 décembre 2014

242

être
(être du temps présent, c'est un art)
(François Regnault - intervention lors du séminaire Images du temps présent de Alain Badiou - 12 mars 2003 - AB - Le Séminaire 2001/2004 - fayard - p 241.)






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Guerre
   Enfant, certains ciels ont affiné mon optique : tous les caractères nuancèrent ma physionomie. Les phénomènes s'émurent. - A présent l'inflexion éternelle des moments et l'infini des mathématiques me chassent par ce monde où je subis tous les succès civils, respecté de l'enfance étrange et des affections énormes. - Je songe à une guerre, de droit ou de force, de logique bien imprévue.
   C'est aussi simple qu'une phrase musicale.
(Illuminations)






239

Démocratie
   Le drapeau va au paysage immonde, et notre patois étouffe le tambour.
   Aux centres nous alimenterons la plus cynique prostitution. Nous massacrerons les révoltes logiques.
  Aux pays poivrés et détrempés ! - au service des plus monstrueuses exploitations industrielles ou militaires.
   Au revoir ici, n'importe où. Conscrits du bon vouloir, nous aurons la philosophie féroce; ignorants pour la science, rusés pour le confort; la crevaison pour le monde qui va. C'est la vraie marche. En avant, route !
(Rimbaud - Illuminations - 1873-75)




dimanche 21 décembre 2014

jeudi 18 décembre 2014

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la Dives - 31 octobre 2012 - 12:03:49

235

we
we
we
we
we
we
we
we
we
we
what does it means?
I know you
I know I
I know us
(sometimes)
I know her
(rarely)
but I don't know "we"


photo print from
St-Louis, Missouri
use to love
girl from there
she changed
her passport
for a better one
but we were
happy anyway
with the old passport
as well
full stop


not
exactly
'cause
"we, the People"
only recognize
The People
with 'we'
are blind.
full now?
who knows...
her for sure
iiiiiiii don't
Blyak
Bardak
Bol
let's
throw
B
once for
all
over
again
and
again
and
again
just
for
A
totchka



mercredi 17 décembre 2014

234





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la tentation de l'interprétation total recall
je ne sais pas si vous êtes comme moi à la lecture de l’actualité d’aujourd’hui, je veux dire tenté par l’interprétation « Total Recall », à savoir, ou bien qu’un abominable accident a eu lieu et que tout ce qui peut aller mal va, comme nous le constatons, de plus en plus mal dans un désastre au développement exponentiel, ou bien que quelqu’un quelque part met le paquet pour nous en mettre plein la vue, si bien que le jour où nous mettrons la clé sous la porte, nous nous dirons : « Une chose est sûre en tout cas : j’en ai eu pour mon argent ! »
(Paul Jorion - la tentation de l'interprétation total recall (extrait) blog - 16 décembre 2014)



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mardi 16 décembre 2014

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230




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peinture
la peinture, c'est comme la guerre, il y en aura toujours

228

situation
Lisant Chant de guerre parisien, il convient avant tout de le situer, ce texte, dans le temps où il fut écrit
l'interprétation se modifie selon la date qu'on lui assigne
la torsion que Rimbaud exerce sur les vocables prend sens par la signification global du poème et,
donc, par sa situation exacte

il sait que les versaillais se servent de bombes à pétrole (demain, ils accuseront les Communards d'avoir provoqué des incendies criminels):

              Au pétrole ils font des Corots,

et, plus avant :

              La grand'ville a le pavé chaud,
              Malgré vos douches de pétrole...


(Hubert Juin - Lecture de Rimbaud - Europe - revue littéraire mensuelle - Mai-Juin 1973 - p 62 et 63)



Camille Corot - Le Coup de vent - 1870 


lundi 15 décembre 2014

227
i was six
times a child
and it is
not likely
to end
that soon.
i write in English because my love doesn't (officially) understand French, do you ?

et puis
sur la totalité du tableau
vous, je, toi, 
ne comprendriez pas (tout, rien)
il faut sérieusement considérer
que des œuvres ne seront
jamais comprises
par ce qu'elles sont 
au-delà de l'entendement
des pauvres humains
que nous sommes
le pire est
peut-être
qu'elles ne nous font
pas grandir
mais nous écrasent
pour ma part
j'aime ainsi 
être écrasé
ou
plus tôt
je préfère l’être
ainsi
que sous 
le poids de 
l’impérialisme,
de l'argent
qui n'achète
rien d'autre 
que lui-même
de l'égo
de...
plus
tôt





mais pour la totalité, il faudra payer trooooop cher pour un seul homme, pays, monde (désolé).



226

SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT POWER
SOFT CLEAVELAND
225

0

.de vn à la gem.

​ui, le texte qui suit a un peu vieilli

mais en ce soir de décembre 2014

comment ne pas voir en lui aussi
des moments de courage

et une lucidité, parfois, forte
malgré de grandes contradictions
et alors ?
je me suis retenu de mettre des soulignés
(j'en ai mis 3 (mm))
en me disant que plutôt que de le lire
vous voudrez anyway vous y promener.

Pour un Art rÉvolutionnaire indÉpendant

On peut prétendre sans exagération que jamais la civilisation humaine n'a été menacée de tant de dangers qu'aujourd'hui. Les vandales, à l'aide de leurs moyens barbares, c'est-à-dire fort précaires, détruisirent la civilisation antique dans un coin limité de l'Europe. Actuellement, c'est toute la civilisation mondiale, dans l'unité de son destin historique, qui chancelle sous la menace de forces réactionnaires armées de toute la technique moderne. Nous n'avons pas seulement en vue la guerre qui s'approche. Dès maintenant, en temps de paix, la situation de la science et de l'art est devenue absolument intolérable.
En ce qu'elle garde d'individuel dans sa genèse, en ce qu'elle met en oeuvre de qualités subjectives pour dégager un certain fait qui entraîne un enrichissement objectif, une découverte philosophique, sociologique, scientifique ou artistique apparaît comme le fruit d'un hasard précieux, c'est-à-dire comme une manifestation plus ou moins spontanée de la nécessité. On ne saurait négliger un tel apport, tant du point de vue de la connaissance générale (qui tend à ce que se poursuive l'interprétation du monde) que du point de vue révolutionnaire (qui, pour parvenir à la transformation du monde, exige qu'on se fasse une idée exacte des lois qui régissent son mouvement). Plus particulièrement, on ne saurait se désintéresser des conditions mentales dans lesquelles cet apport continue à se produire et, pour cela, ne pas veiller à ce que soit garanti le respect des lois spécifiques auxquelles est astreinte la création intellectuelle.
Or le monde actuel nous oblige à constater la violation de plus en plus générale de ces lois, violation à laquelle répond nécessairement un avilissement de plus en plus manifeste, non seulement de l'oeuvre d'art, mais encore de la personnalité « artistique ». Le fascisme hitlérien, après avoir éliminé d'Allemagne tous les artistes chez qui s'était exprimé à quelque degré l'amour de la liberté, ne fût-ce que formelle, a astreint ceux qui pouvaient encore consentir à tenir une plume ou un pinceau à se faire les valets du régime et à le célébrer par ordre, dans les limites extérieures de la pire convention. A la publicité près, il en a été de même en U.R.S.S. au cours de la période de furieuse réaction que voici parvenue à son apogée.
Il va sans dire que nous ne nous solidarisons pas un instant, quelle que soit sa fortune actuelle, avec le mot d'ordre : « Ni fascisme ni communisme ! », qui répond à la nature du philistin conservateur et effrayé, s'accrochant aux vestiges du passé « démocratique ». L'art véritable, c'est-à-dire celui qui ne se contente pas de variations sur des modèles tout faits mais s'efforce de donner une expression aux besoins intérieurs de l'homme et de l'humanité d'aujourd'hui, ne peut pas ne pas être révolutionnaire, c'est-à-dire ne pas aspirer à une reconstruction complète et radicale de la société, ne serait-ce que pour affranchir la création intellectuelle des chaînes qui l'entravent et permettre à toute l'humanité de s'élever à des hauteurs que seuls des génies isolés ont atteintes dans le passé. En même temps, nous reconnaissons que seule la révolution sociale peut frayer la voie à une nouvelle culture. Si, cependant, nous rejetons toute solidarité avec la caste actuellement dirigeante en U.R.S.S., c'est précisément parce qu'à nos yeux elle ne représente pas le communisme, mais en est l'ennemi le plus perfide et le plus dangereux.
Sous l'influence du régime totalitaire de l'U.R.S.S. et par l'intermédiaire des organismes dits « culturels » qu'elle contrôle dans les autres pays, s'est étendu sur le monde entier un profond crépuscule hostile à l'émergence de toute espèce de valeur spirituelle. Crépuscule de boue et de sang dans lequel, déguisés en intellectuels et en artistes, trempent des hommes qui se sont fait de la servilité un ressort, du reniement de leurs propres principes un jeu pervers, du faux témoignage vénal une habitude et de l'apologie du crime une jouissance. L'art officiel de l'époque stalinienne reflète avec une cruauté sans exemple dans l'histoire leurs efforts dérisoires pour donner le change et masquer leur véritable rôle mercenaire.
La sourde réprobation que suscite dans le monde artistique cette négation éhontée des principes auxquels l'art a toujours obéi et que des Etats même fondés sur l'esclavage ne se sont pas avisés de contester si totalement doit faire place à une condamnation implacable. L'opposition artistique est aujourd'hui une des forces qui peuvent utilement contribuer au discrédit et à la ruine des régimes sous lesquels s'abîme, en même temps que le droit pour la classe exploitée d'aspirer à un monde meilleur, tout sentiment de la grandeur et même de la dignité humaine.
La révolution communiste n'a pas la crainte de l'art. Elle sait qu'au terme des recherches qu'on peut faire porter sur la formation de la vocation artistique dans la société capitaliste qui s'écroule, la détermination de cette vocation ne peut passer que pour le résultat d'une collision entre l'homme et un certain nombre de formes sociales qui lui sont adverses. Cette seule conjoncture, au degré près de conscience qui reste à acquérir, fait de l'artiste son allié prédisposé. Le mécanisme de sublimation, qui intervient en pareil cas, et que la psychanalyse a mis en évidence, a pour objet de rétablir l'équilibre rompu entre le « moi » cohérent et les éléments refoulés. Ce rétablissement s'opère au profit de l'« idéal du moi » qui dresse contre la réalité présente, insupportable, les puissances du monde intérieur, du « soi », communes à tous les hommes et constamment en voie d'épanouissement dans le devenir. Le besoin d'émancipation de l'esprit n'a qu'à suivre son cours naturel pour être amené à se fondre et à se retremper dans cette nécessité primordiale : le besoin d'émancipation de l'homme.
Il s'ensuit que l'art ne peut consentir sans déchéance à se plier à aucune directive étrangère et à venir docilement remplir les cadres que certains croient pouvoir lui assigner, à des fins pragmatiques extrêmement courtes. Mieux vaut se fier au don de préfiguration qui est l'apanage de tout artiste authentique, qui implique un commencement de résolution (virtuel) des contradictions les plus graves de son époque et oriente la pensée de ses contemporains vers l'urgence de l'établissement d'un ordre nouveau.
L'idée que le jeune Marx s'était faite du rôle de l'écrivain exige, de nos jours, un rappel vigoureux. Il est clair que cette idée doit être étendue, sur le plan artistique et scientifique, aux diverses catégories de producteurs et de chercheurs. « L'écrivain, dit-il, doit naturellement gagner de l'argent pour pouvoir vivre et écrire, mais il ne doit en aucun cas vivre et écrire pour gagner de l'argent... L'écrivain ne considère aucunement ses travaux comme un moyen. Ils sont des buts en soi, ils sont si peu un moyen pour lui-même et pour les autres qu'il sacrifie au besoin son existence à leur existence... La première condition de la liberté de la presse consiste à ne pas être un métier. » Il est plus que jamais de circonstance de brandir cette déclaration contre ceux qui prétendent assujettir l'activité intellectuelle à des fins extérieures à elle-même et, au mépris de toutes les déterminations historiques qui lui sont propres, régenter, en fonction de prétendues raisons d'Etat, les thèmes de l'art. Le libre choix de ces thèmes et la non-restriction absolue en ce qui concerne le champ de son exploration constituent pour l'artiste un bien qu'il est en droit de revendiquer comme inaliénable. En matière de création artistique, il importe essentiellement que l'imagination échappe à toute contrainte, ne se laisse sous aucun prétexte imposer de filière. A ceux qui nous presseraient, que ce soit pour aujourd'hui ou pour demain, de consentir à ce que l'art soit soumis à une discipline que nous tenons pour radicalement incompatible avec ses moyens, nous opposons un refus sans appel et notre volonté délibérée de nous en tenir à la formule : toute licence en art.
Nous reconnaissons, bien entendu, à l'Etat révolutionnaire le droit de se défendre contre la réaction bourgeoise agressive, même lorsqu'elle se couvre du drapeau de la science ou de l'art. Mais entre ces mesures imposées et temporaires d'auto-défense révolutionnaire et la prétention d'exercer un commandement sur la création intellectuelle de la société il y a un abîme. Si, pour le développement des forces productives matérielles, la révolution est tenue d'ériger un régime socialiste de plan centralisé, pour la création intellectuelle elle doit dès le début même établir et assurer un régime anarchiste de liberté individuelle. Aucune autorité, aucune contrainte, pas la moindre trace de commandement ! Les diverses associations de savants et les groupes collectifs d'artistes qui travailleront à résoudre des tâches qui n'auront jamais été si grandioses peuvent surgir et déployer un travail fécond uniquement sur la base d'une libre amitié créatrice, sans la moindre contrainte de l'extérieur.
De ce qui vient d'être dit il découle clairement qu'en défendant la liberté de la création, nous n'entendons aucunement justifier l'indifférentisme politique et qu'il est loin de notre pensée de vouloir ressusciter un soi-disant (sic) art « pur » qui d'ordinaire sert les buts plus qu'impurs de la réaction. Non, nous avons une trop haute idée de la fonction de l'art pour lui refuser une influence sur le sort de la société. Nous estimons que la tâche suprême de l'art à notre époque est de participer consciemment et activement à la préparation de la révolution. Cependant, l'artiste ne peut servir la lutte émancipatrice que s'il s'est pénétré subjectivement de son contenu social et individuel, que s'il en a fait passer le sens et le drame dans ses nerfs et que s'il cherche librement à donner une incarnation artistique à son monde intérieur.
Dans la période présente, caractérisée par l'agonie du capitalisme, tant démocratique que fasciste, l'artiste, sans même qu'il ait besoin de donner à sa dissidence sociale une forme manifeste, se voit menacé de la privation du droit de vivre et de continuer son oeuvre par le retrait devant celle-ci de tous les moyens de diffusion. Il est naturel qu'il se tourne alors vers les organisations stalinistes qui lui offrent la possibilité d'échapper à son isolement. Mais la renonciation de sa part à tout ce qui peut constituer son message propre et les complaisances terriblement dégradantes que ces organisations exigent de lui en échange de certains avantages matériels lui interdisent de s'y maintenir, pour peu que la démoralisation soit impuissante à avoir raison de son caractère. Il faut, dès cet instant, qu'il comprenne que sa place est ailleurs, non pas parmi ceux qui trahissent la cause de la révolution en même temps, nécessairement, que la cause de l'homme, mais parmi ceux qui témoignent de leur fidélité inébranlable aux principes de cette révolution, parmi ceux qui, de ce fait, restent seuls qualifiés pour l'aider à s'accomplir et pour assurer par elle la libre expression ultérieure de tous les modes du génie humain.
Le but du présent appel est de trouver un terrain pour réunir les tenants révolutionnaires de l'art, pour servir la révolution par les méthodes de l'art et défendre la liberté de l'art elle-même contre les usurpateurs de la révolution. Nous sommes profondément convaincus que la rencontre sur ce terrain est possible pour les représentants de tendances esthétiques, philosophiques et politiques passablement divergentes. Les marxistes peuvent marcher ici la main dans la main avec les anarchistes, à condition que les uns et les autres rompent implacablement avec l'esprit policier réactionnaire, qu'il soit représenté par Joseph Staline ou par son vassal Garcia Oliver.
Des milliers et des milliers de penseurs et d'artistes isolés, dont la voix est couverte par le tumulte odieux des falsificateurs enrégimentés, sont actuellement dispersés dans le monde. De nombreuses petites revues locales tentent de grouper autour d'elles des forces jeunes, qui cherchent des voies nouvelles, et non des subventions. Toute tendance progressive en art est flétrie par le fascisme comme une dégénérescence. Toute création libre est déclarée fasciste par les stalinistes. L'art révolutionnaire indépendant doit se rassembler pour la lutte contre les persécutions réactionnaires et proclamer hautement son droit à l'existence. Un tel rassemblement est le but de la Fédération internationale de l'art révolutionnaire indépendant (F.I.A.R.I.) que nous jugeons nécessaire de créer.
Nous n'avons nullement l'intention d'imposer chacune des idées contenues dans cet appel, que nous ne considérons nous-mêmes que comme un premier pas dans la nouvelle voie. A tous les représentants de l'art, à tous ses amis et défenseurs qui ne peuvent manquer de comprendre la nécessité du présent appel, nous demandons d'élever la voix immédiatement. Nous adressons la même injonction à toutes les publications indépendantes de gauche qui sont prêtes à prendre part à la création de la Fédération internationale et à l'examen de ses tâches et méthodes d'action.
Lorsqu'un premier contact international aura été établi par la presse et la correspondance, nous procéderons à l'organisation de modestes congrès locaux et nationaux. A l'étape suivante devra se réunir un congrès mondial qui consacrera officiellement la fondation de la Fédération internationale.
Ce que nous voulons :
l'indépendance de l'art - pour la révolution ; la révolution - pour la libération définitive de l'art.
ANDRÉ BRETON, LÉON TROTSKY
Mexico, le 25 juillet 1938.​
224

maison de guy debord



maison de jacques tati

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vendredi 12 décembre 2014

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Le traffic routier à nouveau fluide dans le quartier Admirality
de Hong Kong ex-fief des manifestants pro-démocratie
le 12 décembre 2014 - afp -
L'Obs - publié le 12.12.2014 à 08h48 - mis à jour à 14h29.
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galactic center survey - Hubble space telescope






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fiction
le coeur de la fondation parmédinienne est l'emploi du raisonnement par l'absurde

dans le raisonnement par l'absurde, je passe, j'espère passer, de la certitude à la vérité par une médiation fictive, pointée comme telle, avec ceci de remarquable que je la pointerai telle que rétroactivement
quand je la rejetterai, quand je dirai : il faut rejeter mon hypothèse
le raisonnement par l'absurde est bien une désignation rétroactive de la fiction

la fiction serait simplement l'extérieur, mais en même temps requis, pour l'établissement successif des propositions vraies
l'élément fictif indiquerait un artifice fictionnel, une supposition à l'intérieur de quoi se meut la trajectoire, qu'elle soit celle du récit ou qu'elle soit démonstrative

l'interdiction parmédinienne signifie en réalité : dis-le et nous allons voir, nous allons tirer toutes les conséquences de cette supposition
c'est un mode de transmission radicalement nouveau, car la fiction indique comme l'envers requis de l'élément où la vérité s'établit, à savoir le complexe impossible : loi, force et réel

la vérité se donne  dans une structure de fiction, elle convoque la fiction (Lacan).
(Badiou, Parménide, le Séminaire)







mardi 9 décembre 2014

216




décision
Ce que Parménide (selon Heidegger) aurait énoncé pour la première fois en toute clarté, serait la connexion de deux différences qui ne se recouvrent pas, la différence de l'être et du non-être (entre les deux voies il faut décider) et la différence de l'être et de l'apparence. Et ce discernement, cette délimitation de ces deux différences -être et non-être, être et apparence - seraient proprement constitutifs de la philosophie, ce sont eux qui ouvriraient la philosophie.
il y a le chemin de l'être, que Parménide qualifie de nécessaire
il y a celui du non-être, qui est impraticable, qui ne conduit à rien
et il y a enfin le chemin de l'apparence -apparence-opinion; le mot grec est doxa- le chemin de l'opinion qui, lui, est toujours accessible, toujours pratiqué, qui est en quelque sorte la voie facile, la voie des "hommes", dira Parménide, mais que l'on peut éviter, qu'il n'est pas requis de prendre.
tout le problème est de savoir s'il est bien vrai que Parménide décide la philosophie parce qu'il formule que la voie de l'être et celle du non-être sont le lieu d'une décision...
(p 50)

Parménide a institué la philosophie (selon Badiou) non pas de se prononcer sur l'être et le non-être, mais de prononcer, dans sa langue, un mathème, qui est le mathème absolument premier de la philosophie, que Platon, que la réfutation platonicienne répète
c'est en ce sens qu'on peut le saisir comme fondateur : ce mathème consiste à affirmer que être, non-être et pensée sont en liaison borroméenne. Il y a un lien borroméen, c'est-à-dire que chacun tient à l'autre par le troisième.
(p 159)
(Badiou, Le Séminaire - Parménide - L'être 1 - Figure ontologique - 1985-86 - Fayard, 2014.)



à travers tout
En tous cas, tu apprendras en outre ceci : comment les choses qui apparaissent
doivent être en leur apparaître, elles qui à travers tout pénètrent toutes choses.
(Parménide, Sur la nature ou sur l'étant - traduction Barbara Cassin - Point essais - 1998)